La protection des feuilles, manuscrites ou imprimées, a, de tout temps, rendu la couverture nécessaire afin de limiter l'usure ainsi que la salissure et l'effacement du texte.
Sous l’Ancien Régime, les livres étaient vendus, soit en cahiers indépendants, soit en cahiers brochés, voire reliés. La vente en cahiers satisfaisait les clients aisés qui faisaient réaliser des reliures personnalisées marquées à leur blason ou monogramme.
Le livre broché était recouvert d’un papier provisoire qui, au fil des évolutions, se couvrit de plus en plus d’indications et est à l’origine de la couverture moderne.
Ce n’est qu’à partir du milieu du XIXe siècle qu’est apparue la couverture imprimée typographique qui a acquis, jusqu’à nos jours, une importance de plus en plus grande comme argument de vente.
À l’heure du marketing et de la consommation, la couverture est devenue un « emballage » qui doit séduire l’éventuel acheteur, à tout le moins ne pas le rebuter.
Une étude du Wall Street Journal a montré qu’en librairie un amateur de livres passe, en moyenne, HUIT secondes à regarder la première de couverture puis, si affinité, QUINZE secondes pour lire la quatrième de couverture. Il faut donc convaincre très vite.
Ceci confère à l’ensemble de la couverture une importance énorme, voire une prééminence regrettable sur le contenu même de l’ouvrage.
Pour séduire, certains éditeurs ont fait le choix d’une austère sobriété, et ont créé un style de couverture qui, répété à l’envi sur leur production, est la signature de leur ligne éditoriale.
D’autres, plus novateurs, ont choisi de réaliser des couvertures propres à chaque ouvrage, et d’utiliser les ressources du graphisme, de l’illustration ou de la photographie.
C’est l’apparition, en 1953, du Livre de Poche qui a libéré la conception, auparavant académique et figée, de la couverture de livre. Cela ne s"est pas fait sans polémique ni hostilité !
Peut-on tout faire pour autant ?
— Règles minimales :
• la première de couverture est normalement destinée au nom de l’auteur et au titre de l’œuvre. Peuvent aussi figurer sur cette page, un sous-titre (dans le cas de plusieurs tomes portant le même titre par exemple), le nom de l’éditeur et le genre de l’ouvrage (roman, poésie, biographie, etc.).
• le dos porte le titre, le nom de l’auteur, éventuellement le numéro du tome et le logo de l’éditeur. Le tout sous réserve d’une largeur suffisante pour permettre une bonne lisibilité.
• À la quatrième de couverture est destinée l’indication du prix, du numéro ISBN et de son code-barre.
— Le reste est laissé à la discrétion du créateur de la couverture.
Dans les faits, le rôle de la première de couverture est d’attirer l’attention et de susciter l’envie de prendre le livre en main. Quant à la quatrième de couverture, c’est à elle que revient la responsabilité de convaincre ou non l’acheteur. Chaque mot de cette page est capital et doit être soigneusement choisi.
À retenir : la règle du 12 / 75
Selon les spécialistes, la première de couverture ne devrait pas contenir plus de douze mots, et pour la quatrième environ soixante-quinze.
En tout moins de cent mots… mais les plus importants de l’ouvrage !